Bonjour,
Saviez-vous que la grande majorité des français attend la dernière semaine (voire le dernier jour) pour déposer sa déclaration de revenus ?

S’il peut paraître légitime, pour des raisons de trésorerie, d’ajourner le paiement des impôts, repousser le dépôt de la déclaration n’a aucun intérêt. Alors pourquoi ?
C’est trop compliqué, répondront certains. Trop désagréable, répondront d’autres. J’ai trop peur du chiffre final, prétexteront les farceurs… Aucune de ces raisons n’est fondée ! Si ces raisons avaient un sens, la déclaration d’impôts deviendrait plus simple, plus agréable et moins onéreuse le dernier jour… Or il n’en est rien. C’est souvent le contraire.
La réalité est un comportement clairement identifié. Une attitude psychologique qui porte un nom barbare :
La procrastination
La définition la plus simple est « ajournement perpétuel ». L’usage du verbe «procrastiner» est contesté par les puristes car il est absent de certains dictionnaires. Mais ce verbe est largement répandu dans le milieu du management, de la formation et du coaching : Je procrastine, tu procrastines… Nous procrastinons…
On parle aussi du procrastinateur ! Êtes-vous un procrastinateur ? Avez-vous tendance à repousser au lendemain ce qui vous paraît désagréable ou compliqué ou qui vous fait peur… Tout en sachant que les choses ne changeront pas en 24 heures ?
Avez-vous tendance à travailler sous pression ? C’est l’un des symptômes le plus évident ! Travailler sous pression, au dernier moment, donne l’impression d’être plus efficace. C’est un sentiment intérieur dont il est difficile de se débarrasser.
Connaissant leur point faible, les procrastinateurs ne s’engagent pas dans les projets à long ou moyen terme. Un résultat dans 3 mois leur paraît inintéressant (3 mois c’est un horizon trop lointain pour beaucoup de gens… Ça fait 3 payes !). Il y a tant de choses à faire qui payent immédiatement… Les procrastinateurs répondent aux besoins et aux envies des gens pressés.
Ça paraît paradoxal, car finalement ils agissent tout de suite ! Mais qu’en est-il de leur vie personnelle et familiale ? Que devient leur santé, leurs rêves, leur carrière ? A force de répondre aux besoins immédiats des autres, ils procrastinent leur propre vie…
C’est une forme pernicieuse de procrastination, car finalement, ces procrastinateurs-là apparaissent comme des personnes très actives. C’est confondre l’ajournement d’une action, et l’ajournement du CHOIX d’une action. Si nous revenions à mon introduction, les personnes qui repoussent leur déclaration d’impôts ne vont pas dormir après avoir parcouru leur courrier. Elles travaillent ! Elles s’activent ! Elles peinent ! Mais elles ne font pas ce qu’il faut quand il le faut. Pour elles, le meilleur moment pour agir, c’est le dernier moment, sous pression… Sous contrainte…

Quelles solutions ?
La formation classique n’apparaît pas comme une bonne solution, car après 3 jours d’absence, il y a du travail à rattraper, et les pratiques enseignées ne sont pas appliquées, faute de temps… Les procrastinateurs sont de bons élèves théoriques, mais en pratique, ils sont rattrapés par les fausses priorités.
Le coaching est plus efficace, car il propose des solutions de performance immédiates qui libèrent du temps. Un procrastinateur honnête, intelligent, motivé… utilise une partie de ce temps pour mieux organiser sa propre vie, et réinvestit ce qui reste dans la recherche de nouvelles techniques ou la mise en pratique de techniques plus complexes. A terme, il peut s’orienter vers une formation sans craindre de perdre son temps.
Par exemple, après avoir appliqué quelques contretemps (voir le message d’hier), un procrastinateur malhonnête va se créer de nouvelles urgences qui n’ont rien à voir avec ses objectifs. Il sera satisfait du résultat car il constatera qu’il fait plus de choses en une journée. Mais au bout de quelques semaines, il se dira qu’au fond, rien n’a changé dans sa vie, et qu’il n’a plus de temps à consacrer à la gestion du temps.
Un procrastinateur honnête va appliquer les mêmes techniques, constatera le gain de temps, et remplira ce nouveau temps avec des tâches qui correspondent à ses objectifs (ceux qu’il a listés le premier jour). Constatant de vrais progrès dans sa vie, il donnera de la VALEUR et une attention particulière à toute proposition concernant la gestion du temps.
On ne se débarrasse pas de la procrastination. On la gère et on la maîtrise par une attitude positive, aussi judicieuse que faire du sport, manger équilibré, optimiser son sommeil ou contrôler sa respiration. Si vous en comprenez l’intérêt, cette maîtrise fera partie de votre quête du bonheur. Quel plaisir lorsqu’on y arrive ! Quels bénéfices, quelles perspectives de succès et de longévité…

L’identification et la maîtrise de la procrastination est certes un outil de gestion du temps très efficace, mais c’est également un antistress reconnu. De plus, l’anti-procrastination vous donnera un sentiment de vainqueur : c’est très agréable et valorisant de conserver une longueur d’avance.
Ca vaut le coup ! Je vais vous livrer des techniques dans les jours à venir pour amorcer le système. Mais le miracle viendra de vous : les choses ont la valeur que vous voulez bien leur accorder.
Technique de base : le poids des mots
Puisque la procrastination a une dimension psychologique, attaquez-la par la psychologie : commencez par l’accepter, en apprivoisant le terme. Lorsque vous procrastinez, dites-le : « là, je procrastine ! ». Une fois le fait admis, passez à l’action ! Vous avez compris qu’ajourner perpétuellement cette tâche n’a aucun sens. Vous êtes simplement victime d’une pathologie ordinaire… Les choses deviennent plus claires et l’action plus évidente. Ne cherchez pas le meilleur moment pour exécuter cette tâche, les tâches procrastinables n’ont pas de meilleur moment.
Ou plutôt si… je vais vous livrer un petit secret : il y a un moment idéal pour s’en occuper. Ce moment est l’ennemi de la procrastination, il inhibe son énergie et la ridiculise. Sa puissance est décuplée par sa prononciation qui est plus jolie, plus ronde, plus poétique : MAINTENANT.
Je vous souhaite une très bonne journée.
Stéphane SOLOMON
27 septembre 2018 @ 11 h 17 min
J hesite entre rire et pleurer tellement je me vois. Décidément tu m’enerves avec tant de bon sens . J observe chez moi, en complément, une forme de rébellion. Je n’aime pas, je déteste qu on me demande de faire quelque chose sauf si je l ai décidé avant ou décidé d accepter même avant de savoir ce qu il va m’être demandé.
Je vais m imposer comme règle de me demander systématiquement : si cette tâche n’est pas faite, quel est l’impact ? Pour qui? Est-ce que je l’assume?
Si cette tâche est finalement faite sous pression, va t’elle avoir la même qualité? Le même impact? Est ce que je vais bien le vivre?
Est-ce que je ne procrastine pas par volonté de perfectionnisme exagéré?
J’ai aussi souvent besoin de laisser monter les meilleures idées créatives en « background » avant de livrer qq chose de concret. Est-ce de la procrastination?
Aussi l’impression que cela me permet d être multi – tâches ce qui est incontournable dans mon métier.
En fait je procrastine aussi :
– qd je me laisse déborder
-parce que j’aime initier et cadrer mais pas continuer.
– qd je suis déjà en retard et que je me dis que à l’arrache suffira bien.
Et est ce que je réponds aux besoins et envies des autres, là pas forcément, est ce que je suis satisfaite du Tout ce que je fais, est ce que je me crée de nouvelles urgences….grrr
29 septembre 2018 @ 11 h 40 min
Si tu plannifies le fait de faire les choses à l’arrache au dernier moment sous presion parce que tu es plus efficace, ce n’est plus de la procrastination c’est de l’optimisation de plannification / efficacité. On procrastine quand on remets justement le schuss final au lendemain (un peu inconsciemment ou pour des raisons illogiques) , on se met en retard et là c’est moins glorieux/efficace, il faut donc gérer une marge de sécurité dans l’optimisation pour tenir compte du risque de retard.
18 novembre 2022 @ 6 h 13 min
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