Bonjour,

 

Avez-vous déjà fait vos courses sans établir une liste au préalable ?

Certainement : flâner librement et remplir son caddie en fonction de ses envies, observer les promotions et se laisser tenter, se risquer dans des rayons inhabituels, craquer pour une nouveauté, etc. Tout le monde le fait, plus ou moins. Les célibataires ont rarement recours à une liste de courses, les couples s’en servent de temps en temps, les parents de familles nombreuses ne peuvent pas s’en passer.

Pour gagner un temps précieux, même une simple liste de courses nécessite un certain degré de précision. Prenons un cas pratique : l’item « eaux et boissons ». Vous écrirez :

  • « eaux et boissons » si c’est pour votre consommation habituelle. Histoire de penser à passer par le rayon.
  • « eaux et boissons + jus d’ananas » si vous invitez votre sœur qui raffole du jus d’ananas.
  • « 3 packs d’eaux, 6 sodas, 3 jus d’orange, 1 jus d’ananas, 2 sirops de menthe » si vous organisez un anniversaire, il est important de penser aux quantités.

Les précisions seront encore plus pointues, si les courses sont déléguées à quelqu’un d’autre :

  • « eaux et boissons + 1 jus d’ananas pour Julie (mercredi) ». La précision est nécessaire pour que la personne qui fait les courses perçoive l’importance et l’urgence de cet achat.

Il est fort possible que vos listes de courses soient déjà établies de cette manière, c’est une question de bon sens. Si ce n’est pas le cas, pensez-y, car le degré de précision de vos listes doit être évalué en fonction du contexte (3 mots suffisent pour éviter de retourner au magasin, juste pour le jus d’ananas).

 

notes

Les listes, des outils puissants !

La liste de course fait partie de nos traditions. Son intérêt est indiscutable. Il existe toutefois une multitude d’autres occasions où une liste pourrait nous faire gagner du temps, tant sur le plan personnel que professionnel. En fait, les listes sont des outils de gestion du temps exceptionnels.

Une liste est constituée d’un certain nombre d’items. Ces items ont un ou plusieurs attributs, parmi lesquels :

  • Ordre : si nécessaire, l’item est précédé d’un nombre qui détermine l’ordre dans lequel il doit être exécuté
  • Degré d’urgence : il peut être intéressant de pondérer l’urgence d’un item par un nombre de 0 à 3
  • Niveau d’importance : certains items sont essentiels, d’autres correspondent à un bonus (0 à 3)
  • Commentaire : plus ou moins long selon l’intérêt de la liste et ses utilisateurs
  • Durée : en général exprimée en minutes, mais selon le contexte, elle peut être exprimée en heures ou en jours
  • Planification : date (et/ou heure) à laquelle cet item est censé être exécuté
  • Échéance : date (et/ou heure) limite pour exécuter cet item
  • Affectation : personne ou équipe à qui vous affectez cette tâche (si vous déléguez)
  • Niveau d’avancement : avez-vous fait le quart, la moitié, les 2 tiers ? Exprimez-le en pourcentage.

Certaines de vos listes mériteront toutes ces colonnes, d’autres beaucoup moins, et d’autres encore bien davantage, dont vous trouverez l’intérêt en approfondissant ce sujet.

Plus vous établirez de listes (tâches d’un projet, check-list, ordre du jour, procédure, liste d’invités, etc.), plus vous gagnerez du temps. En particulier lorsque l’action est rare : l’organisation d’un mariage nécessite une vingtaine de listes de tous types. Alors que préparer un pique-nique nécessite une simple check-list.

À ce propos, une petite anecdote personnelle : il y a quelques jours j’ai été invité par un ami à un pique-nique. Il avait tout organisé comme un pro, cherchant une liste toute faite sur Internet, afin de s’assurer que l’opération sera réussie. Mais il a oublié de rayer les items au fur et à mesure qu’il remplissait les sacs. Au final, il a laissé les assiettes (pourtant préparées) dans la cuisine. Nous avons mangé dans des gobelets, ce qui avait un côté sympa (faire avec ce qu’on a, est l’un des grands axes du coaching). Mais cet épisode souligne le fait que savoir utiliser une liste, et respecter un mode d’emploi peut tout changer.

L’incompétence inconsciente

Beaucoup de gens délaissent des outils prodigieux, parce qu’ils ne savent pas les utiliser. Ils ne sont pas conscients de ce manque de connaissances ou de compétences, et remettent en question l’outil, avec un certain dédain :

  • Ca ne sert à rien !
  • C’est nul !
  • Un enfant de 7 ans inventerait mieux !
  • Il y a des gens qui ont du temps à perdre !
  • Ca fait double-emploi avec ce que j’ai déjà
  • On faisait mieux à l’époque
  • etc.

Ce n’est pas de la mauvaise-foi. En coaching on appelle ça une «incompétence inconsciente». Les «incompétents inconscients» ne savent pas ce qu’ils ne savent pas ! Ils en concluent que la chose est inutile, ne respectent pas le mode d’emploi, et se sentent particulièrement mal à l’aise en formation (malaise que certains compensent par une attitude désagréable ou hautaine). L’un des principes du coaching est de les aider à prendre conscience de leur «incompétence inconsciente». Ils deviennent alors des «incompétents conscients» et la formation peut commencer…

Le temps consacré à l’établissement d’une liste est largement compensé par la suite. Il est difficile de prouver que sans la liste on aurait oublié telle ou telle tâche. Mais tous ceux qui pratiquent la liste-mania, sont reconnus comme d’excellents gestionnaires de leur temps. Le lien de cause à effet est donc facile à établir.

 

Passez à l’action !

Observez votre journée de travail, choisissez l’une de vos tâches et créez une liste qui pourrait vous aider à accomplir cette tâche. Autorisez-vous à le faire, même si elle vous paraît facile à mémoriser. Vous la rendrez plus précise et plus efficace lors des prochaines utilisations.

Si vous faites rarement des listes, je vous suggère de commencer avec un crayon et une règle. Si vous avez déjà une longueur d’avance, vous pouvez vous intéresser aux logiciels et aux sites qui permettent de créer des listes. Il y a également de très bons livres proposant des dizaines de modèles de listes en tous genres.

Bref ! Faites quelque chose de ce message, au delà de sa simple lecture et d’un hochement de tête latéral… Car le fameux «Je sais tout ça, je le fais déjà !» est une forme d’incompétence inconsciente. Désapprendre pour réapprendre, approfondir, améliorer, innover… Que ce soit seul ou accompagné, est excellent pour votre Développement Personnel, et pour vos projets de vie.

Ce message est donc l’occasion de revoir votre position vis à vis des listes.

 

A++

Stéphane SOLOMON